Une putain d'histoire, de Bernard MINIER

Publié le par Le Monde de Sylvie

Une putain d'histoire, de Bernard MINIER
RESUME

« Au commencement était la peur… »

Hors des flots déchaînés, une main tendue vers le ciel. Un pont de bateau qui tangue, la pluie qui s’abat, et la nuit… Le début d’une « putain d’histoire ».

Une histoire d’amour et de peur, de bruit et de fureur. L’histoire de Henry, 17 ans, que le meurtre de sa petite amie plonge dans l’enfer du soupçon. Sur son île, Glass Island, battue par les vents, cernée par la brume 360 jours par an et uniquement accessible par ferry, tout le monde connaît tout le monde, jusqu’au plus noir de ses secrets. Ou du moins le croit-on.

Quand la peur gagne, la vérité s’y perd…

Mon Avis

Changement complet de décor et de personnages pour ce thriller de Bernard Minier... bye bye les Pyrénées, ciao Servaz… escale dans l’état de Washington, entre Seattle et Vancouver, sur la petite île bien tranquille (jusqu’ici !) de Glass Island. Une île sauvage entre montagne et océan glacial, avec ses forêts denses et ses brumes côtières... mais aussi avec ses pluies d’hiver et même d’été.

« En hiver, au printemps et à l'automne, il pleut. Ou bien le brouillard est si épais qu'on ne voit pas la côte, ni même la cime des sapins, encore moins celles, enneigées, de la chaine des Cascades, cent kilomètres plus à l'est. En été, il pleut aussi - mais moins. »

Une putain d'histoire, de Bernard MINIER

Comme sur toute petite île, tout le monde se connaît, pas mal ont des secrets et certains y viennent même pour protéger leurs propres secrets… c’est le cas des deux mamans d’Hendry, le personnage principal et le narrateur de ce polar… Quel meilleur endroit qu’un monde d’insularité pour prendre un nouveau départ et se faire oublier ? Pourtant l’isolement est relatif puisque le ferry fait le lien plusieurs fois par jour avec le continent et puis, même au fin fond de cette île, les nouvelles technologies avec internet et les réseaux sociaux sont au cœur de la vie de ses habitants… et parfois à leurs risques et périls.

Une putain d'histoire, de Bernard MINIER

Ainsi, le meurtre de la petite amie d’Henry va semer le trouble sur cette île tranquille. Henry est suspecté et n’entend pas se laisser faire. Avec ses amis de toujours, ils vont mener l’enquête pour comprendre ce qui a bien arriver. Petit à petit, le passé ressurgit en parallèle de cette enquête. Qui est Henry, d’où vient-il ? Pourquoi tant de précaution de ses mamans à protéger son image et à le tenir à l'écart de toutes diffusions publiques ?

Une histoire sacrément tordue où s’entrecroisent les ploucs dégénérés du coin, un maître-chanteur et un futur sénateur à la mode Big Brother… Toutes ces pistes nous entraînent sur des voies chaotiques et troublantes, de certitudes en incertitudes...

L’île et ses recoins sombres, les eaux froides qui l’entourent où rodent notamment les orques qui font aussi l’attrait touristique de cette île… tout cet univers sinistre et pesant rend cette histoire captivante... Entre recherche du meurtrier et quête d’identité, les rebondissements seront nombreux avant l’apothéose de la chute finale qui m’a totalement bluffée…

Une putain d'histoire, de Bernard MINIER
Une putain d'histoire, de Bernard MINIER

« L’orque nomade est le plus cruel des mammifères marins mais l’homme nomade est le plus cruel des mammifères tout court. »

Au délà du thriller, Bernard Minier nous livre une bien intéressante réflexion sur les dérives de nos modes de communication actuelles, l’asservissement dont nous sommes les victimes consentantes et les pièges qui nous guettent.

« La révolution numérique était en train de bâtir brique par brique le rêve millénaire de toutes les dictatures - des citoyens sans vie privée, qui renonçaient d'eux-mêmes à leur liberté... »

Un super moment de lecture grâce à la qualité de l'intrigue mais aussi à la qualité d'écriture... Un moment que je dois à mon amie Pascale qui m'a offert ce livre dédicacé par l'auteur... MERCI MERCI Pascale !

Et, pour vous mettre l’eau à la bouche, voici le trailer…

Publié dans J'ai adoré !!!

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E
Je n'ai lu que Glacé, je suis très en retard, j'ai Le cercle dans ma PAL, et pourtant je l'ai souvent vu à Toulouse Polars du sud.
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L
Une qualité d'histoire et d'écriture chez cet auteur qui est très constante... vraiment, tout est bon !!!