Une mort qui en vaut la peine, de Donald RAY POLLOCK

Publié le par Le Monde de Sylvie

Une mort qui en vaut la peine, de Donald RAY POLLOCK
RESUME

1917. Quelque part entre la Géorgie et l’Alabama. Le vieux Jewett, veuf et récemment exproprié de sa ferme, mène une existence de misère avec ses fils Cane, Cob et Chimney, à qui il promet le paradis en échange de leur labeur. À sa mort, inspirés par le héros d’un roman à quatre sous, les trois frères enfourchent leurs chevaux, décidés à troquer leur condition d’ouvriers agricoles contre celle de braqueurs de banque. Mais rien ne se passe comme prévu et ils se retrouvent avec toute la région lancée à leurs trousses. Et si la belle vie à laquelle ils aspiraient tant se révélait pire que l’enfer auquel ils viennent d’échapper ?

Une mort qui en vaut la peine, de Donald RAY POLLOCK
Mon Avis

Ambiance western de début du 20ème siècle dans ce roman noir, le lecteur se retrouve au fin fond du grand sud-américain à la limite de l’Alabama et de la Géorgie… le grand sud donc, milieu paysan, peu cultivé voire illettré avec son lot de bondieuseries.

Une mort qui en vaut la peine, de Donald RAY POLLOCKUne mort qui en vaut la peine, de Donald RAY POLLOCK

Dans ce roman noir, on retrouve l’univers si atypique de Donald Ray Pollock… des personnages déjantés (les noms de baptême des héros sont cocasses), des situations ubuesques, des épopées rocambolesques qui donnent des dialogues inimaginables, à la limite de l’absurde mais tellement hilarants… tant de stupidité associée à une bigoterie exacerbée, les héros vivent dans une illusion qui les arrange bien au final.

On suit donc Pearl Jewett et ses 3 fils d’un côté et Ellsworth Fiddler et sa famille de l’autre… des destinés qui vont inéluctablement convergées, reste à savoir quand, où et dans quelles circonstances ?

Chapitre par chapitre, l’auteur campe ses personnages, tous bien perchés, il faut le dire… ils ne se connaissent pas mais on sent poindre des rencontres explosives.

Une mort qui en vaut la peine, de Donald RAY POLLOCK

Parfois, on se retrouve dans une véritable chevauchée à la Dalton ! Pourtant, ce ne sont pas les Dalton qui inspirent notre triplette mais bien Bloody Bill Bucket compagnon d'épopée de Jesse James, un super-héros violent du seul livre que possède la famille... Lu et relu, les voici imbibés d'illusions sur la vie facile des braqueurs de banques, une vie bien moins laborieuse qu'au champ. 

Certains pourraient être choqués par le verbage et les expressions… c’est riche en couleurs, très impudique et souvent brut de décoffrage ! Moi j’adore ce ton pittoresque, c'est complètement jubilatoire !!

Que dire ? Ce roman est empreint de violence, de cynisme, de sexe et de bouffonnerie – vraiment, c’est la déjante totale ! Il soulève une fois de plus toute la bêtise humaine, l’absurdité des comportements, la noirceur de l’âme humaine… On aime ou on n’aime pas ce type d’écrits grinçants, on ne peut pas aimer à moitié selon moi !

Une remarque cependant ; je regrette le titre français qui s’éloigne énormément de l’essence du titre original ; pourquoi ne pas être resté sur « Le banquet céleste », j’avoue que le titre français me parle bien moins…

En tout cas, dans ce second roman, Donald Ray Pollock nous démontre encore toute l’étendue de son talent d’écriture et d’imagination. Du coup, le 3ème roman est juste...

Une mort qui en vaut la peine, de Donald RAY POLLOCK

Publié dans J'ai adoré !!!

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
Il a rejoint ma PAL il y a peu mais je ne sais pas trop si je vais aimer, ce sera pour moi une découverte de l'auteur.
Répondre
L
Effectivement, c'est assez particulier comme récit mais très bien écrit... On se retrouve un peu dans l'univers de Tarantino, j'aime beaucoup !! Bises