Terminus Belz, d'Emmanuel GRAND

Publié le par Le Monde de Sylvie

Terminus Belz, d'Emmanuel GRAND
RESUME

Il s'appelle Marko Voronine. Il est en danger. La mafia le poursuit.

Il croit trouver refuge sur Belz, une petite île bretonne au large de Lorient coupée de tout sauf du vent. Mais quand le jeune Ukrainien débarque du ferry, l'accueil est plutôt rude. Le métier du grand large en a pris un coup, l'embauche est rare sur les chalutiers et les marins rechignent à céder la place à un étranger. Et puis de curieuses histoires agitent en secret ce port de carte postale que les locaux appellent "l'ile des fous". Les hommes d'ici redoutent par-dessus tout, les signes de l'Ankou, l'ange de la mort, et pur Marko, les vieilles légendes peuvent se montrer aussi redoutables que les flingues de quelques tueurs roumains.

Mon Avis

Avec un tel titre, je ne pouvais pas manquer d’être intriguée ! Belz, cette petite bourgade juste à côté de chez moi, mais oui je connais bien !

 

Terminus Belz, d'Emmanuel GRAND

Pourtant, je tourne et retourne les pages en me demandant pourquoi l’auteur parle de Belz comme d’une île… éventuellement parle-t-il de St Cado, mais non, il parle bien d’une île habitée accessible via une navette au départ de Lorient. Voilà donc, l’auteur a rebaptisé l’île de Groix en « Belz », un choix curieux et un peu déroutant lorsque l’on est familier des lieux. Bon, bref, passons au livre…

Terminus Belz, d'Emmanuel GRAND

A travers l’intrigue policière de ce livre, on se retrouve plongé dans un des sujets brûlants de l’actualité : les migrants et leurs parcours difficile et dangereux… L’univers de peur et de traque est très bien restitué et on ne peut que s’attacher à ces pauvres déracinés… L’arrivée de Marko sur l’île ne passe bien entendu pas inaperçue. Colère, rejet, méfiance, peur de l’inconnu… Il faut dire que la vie sur l’île est difficile économiquement et que les quotas de pêche, les sorties en mer longues et lointaines ont largement éloigné les hommes du métier de pêcheur. Difficile aujourd’hui de trouver de la main d’œuvre alors quand un étranger arrive et se montre prêt à prendre le taureau par les cornes, cela ne plait forcément pas à tout le monde.

« Moi j'ai rêvé de ce pays, mais ce pays ne me veut pas. Toi, tu n'as rien demandé, tu n'as rien mérité, tu es né ici et c'est tout. Tu as beaucoup de chance. »

Terminus Belz, d'Emmanuel GRAND

« Tous les pêcheurs de Belz avaient plus ou moins le moral en berne. Le métier était devenu infernal. De moins en moins de poisson, des normes de plus en plus draconiennes et le prix du gasoil qui n'en finissait pas de grimper. »

Pourtant, cet isolement que représente l’insularité sera à la fois symbole d’enfermement et de protection pour Marko. D’autant plus, que les passeurs mafieux qui le recherchent sont prêts à tout pour avoir sa peau… Se cacher, se terrer, se faire oublier…

Mais lorsqu’un meurtre survient, c’est toute la vie de l’île qui est bouleversée et mise sous le feu des projecteurs policiers. L’auteur choisit alors, et à contre-courant des codes du polar, de laisser une part de mysticisme et de légendes s’inviter dans cette intrigue. L’Ankou, l’ange de la mort, vient raviver les craintes et superstitions locales.

Terminus Belz, d'Emmanuel GRAND

« J'ai senti son odeur infecte, comme celle des carcasses d'animaux morts. J'ai vu ses orbites sans yeux, sa chair déchiquetée, son visage difforme. Il m'a soulevé du sol et a dit que mon frère était à lui et que si je voulais qu'il vive, je devais prendre sa place. »

Terminus Belz, d'Emmanuel GRAND

Au final, ce mélange des genres est plutôt réussi ! L’auteur est parvenu au juste dosage de suspense, de fantastique, de romanesque et d’éléments d’actualité… L’intrigue tient la route et nous conduit à un dénouement tout à fait inattendu. Bref, un très bon premier polar pour cet auteur !

Terminus Belz, d'Emmanuel GRAND

Publié dans J'ai beaucoup aimé

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