Si c'est un homme, Primo LEVI

Publié le par Le Monde de Sylvie

Si c'est un homme, Primo LEVI
RESUME

« On est volontiers persuadé d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’holocauste, on est convaincu d’en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l’accumulation, on a envie de crier grâce.
C’est que l’on n’a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l’état du malheur.
Peu l’ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l’air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n’est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité. »
Angelo Rinaldi

Si c'est un homme, Primo LEVI
Mon Avis

S’il est un livre incontournable sur les abominations de la Shoah, c’est bien celui de Primo Levi. D’ailleurs, je ne sais pas comment j’ai pu faire pour passer au travers jusqu’ici alors que ce sujet me passionne et que j’ai beaucoup lu dessus. 

Ce qui est sans doute le plus frappant dans ce livre, c’est de voir avec quelle objectivité, quelle sobriété et quelle lucidité, l’auteur revient sur son funeste parcours à Auschwitz. Avec très peu de recul dans le temps (puisque le livre a été écrit entre 1945 et 1947), l’auteur parvient à relater avec une grande neutralité l’horreur quotidienne. Je ne m’attarde pas sur ces terribles détails car tout le monde les connait et que l’auteur, mieux que quiconque a su les exprimer sobrement, sans fioritures mais avec justesse et minutie. 
Ce récit est dépourvu de haine, Primo Levi n’a d’autres intentions que de nous expliquer les faits, nous raconter cette terrible réalité qui fut le quotidien de millions de personnes… il est en quelque sorte le porte-voix de ceux à qui des monstres ont ôté la vie et de ceux qui n’ont pas forcément eu le courage, l’envie, la possibilité, que sais-je… de dire l’indicible…
Ce livre n’est pas une énième autobiographie d’un rescapé des camps de la mort, c’est d’abord un récit réaliste qui pose des questionnements sur l’humanité des hommes et par extension, sur la déshumanisation entreprise par les nazis. Car ils ne sont rien ces prisonniers, si ce n’est des « Stücke », que la faim et le froid obsèdent…

Si c'est un homme, Primo LEVI

Alors que l’on aurait pu imaginer que la solidarité serait de mise en de telles circonstances, Primo Levi nous montre au contraire le désintérêt des prisonniers entre eux et surtout envers les plus faibles. Une absente d’humanité qui ne se limitait donc pas aux relations bourreaux/prisonniers… Des hommes que l’on a déracinés, dévalorisés, dévitalisés, déshumanisés…
La conscience de cette perte et puis, la renaissance au travers de lien social revenu (grâce à un peu de chance) permettront à Primo Levi de survivre et de revenir d’Auschwitz, mais à quel prix…

 

Le sentiment de notre existence dépend pour une bonne part du regard que les autres portent sur nous: aussi peut-on qualifier de non humaine l’expérience de qui a vécu des jours où l’homme a été un objet aux yeux de l’homme

On ne dira jamais assez que tant de cruauté de ne doit se reproduire. Pourtant, depuis cette funeste époque, d’autres génocides se sont produits et se produisent encore, dans la plus grande indifférence parfois… Sans doute le malheureux signal que les hommes n’apprennent pas suffisamment du passé… ou peut-être celui d’un déclin programmé…

 

Un homme tue un autre...L'humanité recule.
Un homme sauve un autre...L'humanité progresse.
L'humanité ferait donc du surplace ?

Publié dans J'ai adoré !!!

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B
L'homme est un loup pour l'homme... Je n'ai pas encore lu Primo Lévi, mais après avoir lu ton billet et l'article de Wikipédia, je me dis que c'est une nécessité. Merci pour ton billet. Belle journée
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