Fin de ronde, de Stephen KING
Dans la chambre 217 du Service des Traumatismes Crâniens de la région des Grands Lacs, quelque chose vient de se réveiller. Quelque chose de Maléfique.
Brady Hartsfield, auteur du massacre à la Mercedes où huit personnes ont été tuées et bien plus gravement blessées, a passé cinq années dans un état végétatif à la Clinique des Lésions Cérébrales Traumatiques.
Selon ses docteurs, il est très peu probable qu’il récupère complètement. Mais, derrière la bave et le regard vide, Brady est réveillé, et en possession de nouveaux pouvoirs mortels lui permettant de faire d’immenses dégâts sans avoir à quitter sa chambre.
Policier à la retraite, le détective Bill Hodges, héros improbable de Mr. Mercedes et Finders Keepers, gère maintenant une agence de détective privé avec sa partenaire Holly Gibney, auteure du coup à la tête d’Hartsfield qui le mena directement au quartier des lésions cérébrales.
Brady s’en souvient également. Quand Bill et Holly sont appelés pour enquêter sur un meurtre-suicide lié au « Massacre à la Mercedes », ils se retrouvent plongés dans leur enquête la plus dangereuse. Une qui ne mettra pas seulement leurs vies en danger, mais aussi celles des amis de Hodges: Jerome Robinson et sa sœur adolescente, Barbara. Parce que Brady Hartsfield est de retour.
Et il ne prépare pas de se venger uniquement de Bill Hodges et ses amis, mais aussi de la ville entière...
Oyé oyé !! Je le répète haut et fort pour ceux qui, comme moi, n’avaient pas l’info… ne lisez pas « L’Outsider » avant d’avoir terminé la trilogie de M. Mercedes car il est très « spoilant » pour « Fin de Ronde »… Perso, j’aurais bien voulu le savoir avant !!!
Encore une fois, Stephen KING nous sort une merveille ! Dernier tome de la trilogie de M Mercedes, « Fin de ronde » est (selon moi) un ton légèrement au-dessus de « Carnets noirs » mais il ne surpasse pas le premier tome « Mr Mercedes ». En tout cas, il clôture magnifiquement la série.
On retrouve Bill Hodges quelques années après le drame du City Center, il a créé son agence d’enquêteurs avec son associée Holly… en plus de leurs affaires habituelles, Bill et Holly se retrouvent à mener une enquête parallèle consécutive aux suicides inattendus et inexpliqués de plusieurs victimes du City Center 6 ans après les faits. Ces victimes, malgré leurs séquelles, n’étaient pourtant pas dans un état d’esprit d’autodestruction selon leurs proches… Alors, que leur est-il donc passé par la tête ? Ou plutôt, que leur est-il passé devant les yeux ?
Comme le laissait supposer la fin de « Carnets Noirs », ce volet prend donc le virage du fantastique et sort du cadre exclusivement polar des 2 précédents. L’intrigue s’appuie cette fois sur le contrôle mental, la télékinésie et l’hypnose, avec en arrière-plan les technologies qui nous entourent et nous angoissent aussi souvent.
Dans cet opus, le personnage qui tient le haut de l’affiche, c’est Bill Hodges, un Bill Hodges fatigué, malade mais entêté, qui va rapidement comprendre que derrière ces événements troublants, c’est le machiavélique Brady Hartsfield qui tire les ficelles depuis son lit d’hôpital. Reste à comprendre comment il procède et surtout, à l’arrêter dans sa quête d’élimination.
C’est donc un double combat que va mener Bill et dans ce cheminement, Stephen King mêle formidablement bien le côté polar fantastique et les aspects plus personnels des protagonistes. Cette passionnante intrigue à laquelle King a insufflé la juste bonne dose d'irrationnel nous tient en haleine jusqu'au bout. L'émotion dans les relations humaines enrichit cette enquête et ce brillant mélange donne au final une fin de série vraiment très aboutie. Une fin qui laisse entre-apercevoir la déclinaison qui sera faite dans « L’Outsider » et donc, qui met de nouveau l’eau à la bouche des lecteurs, et encore plus des fans de King.