Comme des larmes sous la pluie, de Véronique BIEFNOT
RESUME
Écrivain à succès, Simon Bersic n'en est pas moins fragile et malheureux : il ne parvient pas à surmonter la perte de sa femme. Et si, avec Naëlle, la vie lui offrait une seconde chance ? Rien ne le prédisposait à croiser cette beauté magnétique, l'alchimie et la magie opèrent néanmoins, mais dès qu'il croit la saisir, la mystérieuse inconnue lui échappe. Lorsque les amants se retrouvent au coeur d'un sordide fait divers qui secoue la Belgique, et devrait les séparer, Simon refuse l'inéluctable et affronte l'insupportable.
Mon Avis
Comme je démarre bien cette année de lecture !! Gros gros coup de cœur pour ce livre de Véronique Biefnot ! Parfaitement inconnu en ce qui me concerne, ce livre m’est tombé dans les mains grâce à ma belle-sœur qui me l’a prêté suite à une discussion autour de « Room » d’Emma Donoghue. Le thème de la captivité d’enfants est le point commun avec « Room », mais cela s’arrête là. J’avais beaucoup aimé « Room » mais j’ai été bien plus captivée par « Comme des larmes sous la pluie » et je l’ai littéralement dévoré…
D’emblée, j’ai beaucoup aimé l’alternance de narrateurs sur des chapitres courts car cela créé une dynamique et beaucoup de suspens dans le récit. Si les personnages n’ont pas grand-chose d’original à la base (ils sont beaux mais seuls et malheureux, et blessés par la vie), passer de l’un à l’autre rend le récit moins lisse, d’autant plus que sont intercalés des chapitres narrés à la première personne, et écrits en grosse police de caractère, où l’on comprend très vite qu’il s’agit de la voix d’un enfant, une voix qui résonne de façon si terrible et si cruelle, que chaque fois que j’y arrivais, j’en avais la chair de poule et la boule au ventre.
Si l’on sent poindre une love story un peu mièvre au début, rapidement, un climat malsain et très sombre s’installe. Le lecteur se retrouve très vite plongé dans l’horreur la plus absolue. Certains passages sont difficilement supportables car ils relatent des violences abominables faites à des enfants, donc âmes sensibles, soyez vigilantes. Je trouvais étrange de qualifier ce livre de « thriller amoureux » en 4ème de couverture, maintenant, je comprends, et cela se justifie tout à fait …
La psychologie des personnages tient une place prépondérante dans ce récit. Les itinéraires de vie et les failles de chacun sont disséqués et analysés de façon tout à fait juste. Les personnages affrontent avec leurs armes toutes les difficultés et les obstacles pour surmonter l’indicible - mais en psychologie (je devrais plutôt dire en psychiatrie pour le coup), pas de recette miracle, la rationalité et les certitudes n’ont pas leur place. L’esprit humain est, et demeure impénétrable, et il n’est pas prêt de dévoiler tous ses secrets.
Pour finir, je dirai que j’ai trouvé la plume de Véronique Biefnot tout à fait séduisante. Le récit est très fluide et rythmé, il est captivant et mystérieux de bout en bout. Bien que basé sur des faits sordides, l’auteure a su rendre le récit parfois poétique et chimérique grâce à des mots touchants et sensibles. Elle a également su créer des personnages forts et consistants ; certains personnages secondaires auraient selon moi, mérité d’être mieux exploités (Céline par exemple…).