Le cri, de Nicolas BEUGLET
À quelques kilomètres d'Oslo, l'hôpital psychiatrique de Gaustad dresse sa masse sombre parmi les pins enneigés. Appelée sur place pour un suicide, l'inspectrice Sarah Geringën pressent d'emblée que rien ne concorde. Le patient 488, ainsi surnommé suivant les chiffres cicatrisés qu'il porte sur le front, s'est figé dans la mort, un cri muet aux lèvres – un cri de peur primale. Soumise à un compte à rebours implacable, Sarah va découvrir une vérité vertigineuse sur l'une des questions qui hante chacun d'entre nous : la vie après la mort....
Avec la parution de ce thriller, nous assistons à l’émergence d’un nouvel auteur du genre, et franchement, chouette chouette chouette, car c’est un coup de maître pour un premier livre et les attentes (en tout cas, les miennes !) sont déjà très fortes pour la suite.
Avec cette belle couverture qui fait froid dans le dos, le lecteur se retrouve plongé direct dans l’ambiance glauque et lugubre d’un hôpital psychiatrique en Suède. C’est là que vient d’être retrouvé mort dans un rictus de peur qui va jusqu’à le défigurer, un patient dont tout le monde ignore le nom et l’origine. Un patient pas si anonyme que ça puisque le chiffre 488 est gravé sur son front… Mais qui est-il ? D’où vient-il ? Pourquoi ce chiffre ? Pourquoi cette vie de silence depuis des décennies ? Tel est l’excellent pitch de départ de cette intrigue…
L’enquête revient à l’inspectrice Sarah Geringën, qui bien qu’engluée dans des problématiques personnelles et existentielles, se rend vite compte que la clé ne se trouve pas en Suède. Ses recherches vont l’amener à enquêter en France au côté d’un journaliste, puis les ramifications de leurs découvertes les conduiront à franchir les océans.
Et pour éclaircir ce mystère, c’est dans le passé de la guerre froide qu’ils vont devoir investiguer... retrouver des archives, les décrypter, comprendre les expérimentations effroyables menées par la CIA, notamment sur le contrôle du cerveau et sur la vie après la mort.
A noter que ce thème du contrôle de l’esprit était également au cœur de l’intrigue de « Tu tueras le père » de Sandrone Dazieri, que j’avais également adoré. Il revient ici avec beaucoup de précision et de réalisme grâce au travail de recherche considérable effectué par l’auteur et qui enrichit énormément l’intrigue et la rend addictive et passionnante.
Aussi terrible que cela puisse être, les intrigues autour du cobaye humain sont – en ce qui me concerne – captivantes. Associer la science à des faits réels pour concocter ce type de thriller est tout simplement jubilatoire ! C’est instructif à tous les niveaux, et les sensations glaçantes recherchées par tout lecteur de thriller sont forcément au rendez-vous.
Le seul petit (mais vraiment tout petit) bémol de cette histoire est la love-story un peu trop convenue entre les personnages. Je ne suis pas fan mais ça fait un souffler et évacuer la tension, donc cela n’altère en rien le reste de l’intrigue.
Très bonne lecture au final, la suite « Le complot » est sortie au printemps je crois et sera au programme de mes futures lectures. A découvrir donc !
