La route, de Cormac McCARTHY

Publié le par Livres Emois Livres et Vous

La route, de Cormac McCARTHY
RESUME

L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage ?

Mon Avis

C’est fait! Je peux enfin dire que j’ai lu ce petit bijou de SF et qu’en plus, je l’ai beaucoup, beaucoup aimé !
Ce livre est très marquant car il nous ramène à l’essentiel, la survie et la préservation des êtres chers lorsque l’on n’a plus rien. On va donc suivre un homme et son fils, qui cheminent on ne sait vers quoi après un cataclysme. Ils sont anonymes, juste l’homme et l’enfant, cela pourrait être nous, un anonymat sans doute pour souligner l’universalité de la situation. 
Qui ils sont n’est pas vraiment l’objet du livre mais plutôt ce qu’ils vivent. Un périple sans fin, vers un lieu qui est tu, des routes et des chemins inconnus, des dangers, des cadavres, des êtres malveillants, parfois quelques bien-intentionnés mais toujours l’envie d’aller de l’avant, d’atteindre cet illusoire point de chute. 
L’écriture est immédiatement très immersive et on s’imagine parfaitement à leurs côtés sur ces routes, avec ce caddie plein de si peu et de tant de richesses pour eux. En dépit des pluies, du froid, de la faim, des obstacles, ils progressent   confrontés à cette peur et cette tension constante, entre désespoir et instinct de survie.

J’ai été ému par ce père qui reste attentif à éduquer et à inculquer des valeurs à son fils dans ce chaos apocalyptique. Cette lumière est bien mince et fragile face à toute l’impuissance, la solitude et le découragement que l’on ressent tout au long du récit. C’est sombre, lourd, monotone aussi parfois mais l’émotion est présente, et même très forte à la fin, j’ai pleuré, comme beaucoup d’autres lecteurs sans doute.
Voilà, c’est un roman dépouillé dans son contexte (et dans l’écriture) et qui peut déstabiliser par l’anonymat de ces personnages. Pourtant, il est criant d’universalité, il pousse à réfléchir sur toute l’absurdité de notre monde… comme une mise en garde, attention, après il sera trop tard...


Info Auteur

Né le 20 juillet 1933 à Rhode Island, Cormac McCarthy, né Charles McCarthy, est un écrivain américain, décédé récemment, le 13 juin 2023.
Il est troisième d'une fratrie de six enfants. En 1951 et 1952, il étudie à l'Université du Tennessee. Après ses études, il rejoint en 1953 l'armée de l'air américaine pour quatre ans, dont deux passés en Alaska, où il anime une émission de radio. En 1957, il reprend ses études à l'université. Il épouse Lee Holleman en 1961, dont il a un fils. Il quitte l'université sans aller jusqu'au diplôme, et s'installe avec sa famille à Chicago, où il écrit son premier roman, "Le Gardien du verger" ("The Orchard Keeper", 1965). Divorcé, il rencontre Anne DeLisle durant l'été 1965. Ils se marient l'année suivante. Grâce au soutien financier de la Fondation Rockefeller, il voyage également dans le sud de l'Europe, avant de séjourner quelque temps à Ibiza, où il écrit son deuxième roman, "L'Obscurité du dehors" ("Outer Dark", 1968). En 1969, McCarthy et sa femme s'installent dans le Tennessee. Il y écrit "Un enfant de dieu" ("Child of God", 1973). McCarthy et Anne DeLisle se séparent en 1976, et l'écrivain déménage pour El Paso au Texas. En 1979, le roman sur lequel il travaille depuis près de vingt ans, "Suttree", est enfin publié. "Méridien de sang" ("Blood Meridian"), roman souvent considéré comme son meilleur, paraît en 1985. En 1992, on découvre "De si jolis chevaux" ("All the Pretty Horses"), premier volume de la "Trilogie des confins". Le livre remporte le National Book Award en 1992. Les deux autres volumes sont "Le Grand Passage" ("The Crossing", 1994) et "Des villes dans la plaine" ("Cities of the Plain", 1998). "De si jolis chevaux" a été adapté au cinéma en 2000 par Billy Bob Thornton. "Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme" ("No country for old men", 2005) est porté à l'écran en 2007 par les frères Coen. Le film est récompensé de quatre Oscars en 2008 dont celui de meilleur film. Son roman post-apocalyptique, "La Route" ("The Road", 2006) obtient le prix Pulitzer de la fiction 2007, le prix James Tait Black Memorial 2007 et le prix des libraires du Québec 2009. McCarthy revient en 2013, en tant que scénariste du thriller "Cartel" ("The Counselor"), réalisé par Ridley Scott. En 2022, il publie "Le Passager", premier volet d’un diptyque.
McCarthy vit jusqu'à sa mort dans le Nouveau-Mexique, avec sa troisième femme, Jennifer Winkley, qu'il a épousée en 1998, et leur fils, né en 1999.
 

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