Va et poste une sentinelle, de Harper LEE
Milieu des années 1950. Jean Louise Finch, dite «Scout», est de retour à Maycomb, sa petite ville natale de l'Alabama, pour rendre visite à son père, Atticus. La nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l'a façonnée mais dont elle croit s'être affranchie en partant vivre à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit ...
Lorsque j’ai appris qu’un manuscrit d’Harper Lee avait été découvert et que l’histoire racontée était en fait la suite de « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur », j’en ai été à la fois ravie et perplexe et je me suis dit qu’il allait falloir être à la hauteur du premier récit, véritable chef d’œuvre ! Me voici donc plongée dans une lecture suscitant une attente bien particulière car retrouver Scout et tous les autres personnages était tellement inespéré et surprenant que la question suivante se posait : la magie du premier allait-elle opérer ?
Dans cet opus, Scout (Jean Louise) revient donc à Maycomb auprès de son père Atticus et de son ami d’enfance (et prétendant) Henry. C’est une adulte de la ville qui rentre, avec dans ses valises ses souvenirs doux-heureux, ses chagrins mais aussi ses idéaux…
Ce début de récit autour du retour au bercail de Scout est assez lent, pour ne pas dire ennuyeux… Le ton est un peu mièvre si bien que j’ai franchement eu quelques inquiétudes sur ce début de récit. Et puis, une fois passées les 100 premières pages, la magie a opéré… j’ai retrouvé l’âme des personnages avec notamment cette façon si naturelle de Scout à voir les choses mais aussi à bousculer les convenances.
Tu es daltonienne, Jean Louise, dit-il. Tu n'as jamais su distinguer les couleurs et tu ne les distingueras jamais. Les seules différences que tu remarques, d'un être humain à un autre, concernent l'apparence, l'intelligence, le caractère, des choses comme ça. Personne ne t'a jamais incité à regarder les gens en termes de races, et aujourd'hui encore, alors que c'est devenu la question brûlante du jour, tu demeures incapable de penser en termes de races.
Pourtant, en son absence, des changements sont intervenus et certaines découvertes vont complètement bouleverser la perception de Scout vis-à-vis de son entourage. Surprise, désillusion, perte d’idéaux, je ne veux pas dévoiler les événements car c’est justement tout l’intérêt de ce roman.
Ce récit est forcément un ton en-dessous de Mocking Bird, mais peut-on en vouloir à une auteure si jeune à l’époque, de ne pas avoir fait un chef d’œuvre du 1er coup ?… mais juste au 2ème !! Non, sérieusement, ce récit souffre évidemment du brio de Mocking Bird, mais il y a du très bon dedans aussi et il ne mérite pas certaines critiques que j’ai pu lire…