Le cinquième jour, de Maud TABACHNIK

Publié le par Le Monde de Sylvie

Le cinquième jour, de Maud TABACHNIK
RESUME

New York. Gloria, une fillette, naïvement confiée par les siens à un visiteur occasionnel, disparaît. Une lettre, un peu plus tard, leur détaillera sa fin abominable.
Au même moment, on découvre un jeune prostitué égorgé, amputé de ses doigts et de ses parties génitales. Cependant que le jeune Albert, déficient mental léger, fait une étrange rencontre au cours d'une promenade, et disparaît à son tour... Au croisement de ces faits divers : Nichols, archiviste, père de famille, prototype du citoyen ordinaire. Nichols, qui va entamer avec Stan Levine, le flic lancé à sa poursuite, un duel que l'auteur de La Mémoire du bourreau mène implacablement jusqu'au bout de l'horreur.

Mon Avis

Warning, warning, attention, ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains… il est d’une grande violence physique et psychologique et je préfère prévenir car on n’en ressort pas indemne.
Je pense que c’est le pire thriller que j’ai lu de ma vie, ce qui amplifie ce sentiment d’effroi est de savoir que l’auteur s’est inspiré d’un véritable tueur en série et de ses perversions. L’auteur a simplement transposé l’histoire dans une temporalité plus récente avec quelques aménagements pour lancer son intrigue mais le personnage a bel et bien existé. Ça fait froid dans le dos !

La scène d’introduction est tout simplement glaçante, avec notamment une lettre d’une cruauté extrême. Aussi incroyable que puisse paraître les conditions de la disparition de la petite Gloria (certains pourraient y voir un manque de crédibilité), les événements se sont passés ainsi, c’est vérifiable dans la bio d’Albert Fish, le véritable tueur. C’est dire la capacité de persuasion qu’il avait et la confiance qu’il pouvait inspirer… un grand manipulateur comme beaucoup de tueurs en série.

Le vrai tueur, Albert Fish en 1903

Le vrai tueur, Albert Fish en 1903

La véritable lettre

La véritable lettre

« Chère Mrs Budd, (...) Le dimanche 3 juin 1928, je vous ai appelée au 406 Ouest de la 15e rue. Je vous ai apporté un pot de fraise à la crème. Nous avons déjeuné ensemble. Grace s'est assise sur mes genoux et m'embrassa. Je fixai mon choix sur elle. Au prétexte de l'emmener à une fête, vous avez dit qu'elle pouvait y aller. Je l'emmenai dans une maison à Westchester que je venais de louer. Je lui demandai de rester à l'extérieur. Elle cueillit des fleurs. Je suis monté à l'étage et ai enlevé mes vêtements. Si je ne le faisais pas, je savais que le sang allait les tacher. Quand tout fut prêt, je l'appelai par la fenêtre. Puis je me suis caché dans le placard jusqu'à ce qu'elle entre dans la chambre. Lorsqu'elle me vit nu, elle se mit à pleurer et essaya de fuir par l'escalier. Je l'ai attrapée, elle dit qu'elle se plaindrait à sa maman. D'abord, je l'ai déshabillée. Comme elle donnait des coups de pied, mordait et griffait, je l'ai étranglée, puis découpée en petits morceaux afin que je puisse emmener la viande dans mes chambres. Je l'ai cuisinée et mangée. Ses petites fesses étaient tendres après avoir été rôties. Ça m'a pris neuf jours pour la manger en entier. Je ne l'ai pas baisée, même si je l'ai regretté. Elle est morte vierge. »

Dans ce thriller qui revisite le personnage, l’homme, ou plutôt le monstre est un type discret voire insignifiant. Il mène une vie banale, père de famille respectable, bibliothécaire discret, un homme insoupçonnable à la vie très ordinaire.
Au fil des pages, nous apparaissent ses nombreuses déviances dont il refuse pourtant d’admettre la réalité. Le besoin de ressentir la douleur le pousse à s’auto-flageller et à se mutiler pour se délecter de souffrances… malheureusement pour ses victimes, l’homme se complaît et se repaît également de la souffrance d’autrui ce qui donne lieu à des scènes de tortures et de violences extrêmes.

Une vingtaine d'aiguilles seront détectées aux rayons X au niveau de son bassin après sa mort

Une vingtaine d'aiguilles seront détectées aux rayons X au niveau de son bassin après sa mort

Contrairement à d’autres tueurs, celui-ci ne recherche pas ses victimes sous un profil particulier. Tout le monde est potentiellement une proie. D’où la difficulté à faire le lien entre de simples faits divers apparents. Lorsque le policier Stan Levine amorce son enquête, c’est avec une provocation maladroite qui va grandement bouleverser sa vie. Il va bien malgré lui entraîner une réaction en chaîne et lancer un compte à rebours effroyable pour lui et sa famille.

Le cinquième jour, de Maud TABACHNIK

Je n’en dis pas plus sur l’enquête mais vraiment, et même si mon post pourrait freiner les ardeurs de certains, allez-y (à condition d’être quand même amateur du genre), c’est un des meilleurs thrillers que j’ai lus… il rentre dans mon TOP 3.
C’était la première fois que j’ouvrais un livre de Maud Tabachnik, et je reste scotchée devant ce récit cru, brut et intense qui colle parfaitement à son histoire. C’est vrai que cela créé un malaise mais n’est-ce pas inévitable lorsque l’on relate des faits aussi « extraordinaires » ?
Sans vouloir faire de jeu de mots, c’est un livre qu’on « dévore », mais je le répète, il n’est pas fait pour tout le monde !

Publié dans J'ai adoré !!!

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