Eux sur la photo, de Hélène GESTERN

Publié le par Le Monde de Sylvie

RESUME :Eux sur la photo

Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms et une photographie retrouvée dans des papiers de famille, qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père. Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit.

 

Mon Avis

Voici une très belle histoire autour des secrets de famille et de l’héritage émotionnel laissé aux descendants. Le sujet est traité au travers d’un texte principalement épistolaire. Les deux personnages principaux sont tous les deux en quête : la femme en quête d’identité et l’homme en quête d’éclaircissement sur la personnalité d’un père présent physiquement mais totalement absent affectivement. Le hasard va réunir ces deux êtres et va les souder chaque jour un peu plus, car déterrer des secrets enfouis n’est jamais anodin. Le roman est très bien écrit avec des pointes d’humour et un style tout en finesse. Même si le rapprochement des deux protagonistes est un peu attendu, on lit ce texte comme une véritable enquête et franchement, c’est captivant, on va de découvertes en découvertes jusqu’à l’origine du mensonge… Les épisodes importants de cette histoire de famille sont aussi rapportés au travers de photos dont la description sonne un peu comme des indices à l’enquête qui permettent aux personnages d’échafauder des hypothèses et de confronter leurs perceptions. L’histoire nous permet aussi de nous plonger dans la société française ultra-moralisatrice des années 60-70 avec tous ses tabous, ses conventions, l’omniprésence de la religion qui régit les destins… Cela nous rappelle à quel point les femmes n’avaient pas le droit au chapitre, et que même si notre société actuelle a ses maux, les droits des femmes ont considérablement évolué, fort heureusement !

 

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