La mort selon Turner, de Tim WILLOCKS

Publié le par Livres Emois Livres et Vous

La mort selon Turner, de Tim WILLOCKS
RESUME

Lors d'un week-end arrosé au Cap, un jeune et riche Afrikaner renverse en voiture une jeune Noire sans logis qui erre dans la rue. Ni lui ni ses amis ne préviennent les secours alors que la victime agonise. La mère du chauffeur, Margot Le Roux, femme puissante qui règne sur les mines du Northern Cape, décide de couvrir son fils. Pourquoi compromettre une carrière qui s'annonce brillante à cause d'une pauvresse ? Dans un pays où la corruption règne à tous les étages, tout le monde s'en fout. Tout le monde, sauf Turner, un flic noir des Homicides. Lorsqu'il arrive sur le territoire des Le Roux, une région aride et désertique, la confrontation va être terrible, entre cet homme déterminé à faire la justice, à tout prix, et cette femme décidée à protéger son fils, à tout prix.

La mort selon Turner, de Tim WILLOCKS
Mon Avis

Ma première impression en démarrant cette lecture fut de me dire que l’ambiance avait comme un petit air de « Zulu », le fabuleux thriller de Caryl Férey. On est de suite plongé dans une ambiance sombre, brulante, mortifère où violence, misère, racisme et injustice dominent bien malheureusement. Le décor est posé, dès lors, c’est une histoire des plus tristes et sordides qui se met en place : le meurtre qui passe quasi inaperçu d’une enfant des rues, un petit être qui ne compte pour personne, une insignifiante… sauf pour Turner, un flic pugnace, sans concession et plutôt solitaire. Rien de bien original du côté du pitch de départ ni même du personnage principal, pourtant, Willocks offre ici un récit d’une grande profondeur.
Alors que le déclenchement d’une enquête révèle à quel point le nihilisme de personnes est une effroyable réalité sur ce territoire d’Afrique du Sud, c’est un flic guidé par sa conscience qui va se retrouver à affronter des hommes et des femmes guidés eux par leurs intérêts et leurs désintérêts personnels. Seul mais armé de son éthique et d’une certaine folie furieuse, ce flic devra aller au fin fond du Northern Cape braver une mère qui tente par tous les moyens de sauver son fils de la prison, mais aussi des policiers pétris d’ambitions et d’indifférence au sort de la pauvre victime.
Les portraits sont brillamment construits… le cynisme de certains n’a d’égal que la brutalité et l’égoïsme d’autres. Il est bien seul ce flic entêté pour combattre la puissante matriarche et ses sbires bien dressés, seul aussi pour contrer sa hiérarchie corrompue, seul pour se dépasser dans un environnement hostile à tous les niveaux.

La mort selon Turner, de Tim WILLOCKS

Les scènes de violence sont nombreuses et parfois trop envahissantes dans cette histoire. Mais, je dois avouer que l’une d’entre elle m’a complètement bluffée ! Cette scène de survie d’anthologie était tellement inimaginable pour moi que j’ai eu un peu de mal à croire ce que je lisais. Pourtant, l’écriture sensitive nous éprouve par son réalisme, on sent, on ressent l’atmosphère étouffante et funeste… Autant dire qu’elle restera inoubliable…
Ce thriller bouscule, certes par sa violence, mais aussi par les interrogations qu’il suscite sur la conscience que l’on a (ou que l’on n’a pas) de nos actes, sur la culpabilité et sur l’amour filiale inconditionnel.
C’était mon premier Willocks, à coup sûr pas le dernier, même si je sais que les autres ne sont pas forcément dans le même registre. Je vous recommande celui-ci en tout cas !

La mort selon Turner, de Tim WILLOCKS

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