Les hommes ont peur de la lumière, de Douglas KENNEDY

Publié le par Livres Emois Livres et Vous

Les hommes ont peur de la lumière, de Douglas KENNEDY
RESUME

Dans un Los Angeles crépusculaire, le grand retour de Douglas Kennedy au roman noir !
Un après-midi calme et ensoleillé, un bâtiment en apparence anonyme et soudain, l’explosion d’une bombe.
L’immeuble dévasté abritait l’une des rares cliniques pratiquant l’avortement. Une victime est à déplorer et parmi les témoins impuissants, Brendan, un chauffeur Uber d’une cinquantaine d’années, et sa cliente Elise, une ancienne professeure de fac qui aide des femmes en difficulté à se faire avorter.
Au mauvais endroit au mauvais moment, l’intellectuelle bourgeoise et le chic type sans histoires vont se retrouver embarqués malgré eux dans une dangereuse course contre la montre. Car si au départ tout semble prouver qu’il s’agit d’un attentat perpétré par un groupuscule d’intégristes religieux, la réalité est bien plus trouble et inquiétante…

Mon Avis

Brendan, devenu chauffeur Uber après son licenciement, subit une précarité moderne très injuste. Malheureux auprès de sa femme bigote et militante pro-vie, il a néanmoins une fille qu’il adore et qui le lui rend bien.
Un jour, il rencontre Elise lors d’une course pour l’amener à son lieu de travail, un centre IVG. Se produit alors une terrible explosion qui laisse peu de doute sur les intentions des terroristes. Conscient de la situation délicate dans laquelle il se trouve, il choisit de rester en retrait comme toujours, pour ne pas faire de vague.
Mais les événements vont l’amener à revoir Elise et surtout à s’orienter vers un positionnement risqué. Car lui et Elise vont se retrouver poursuivis par des tueurs dans une affaire d’esclavage sexuel lié au travail de la fille de Brendan. C’est un peu tiré par les cheveux mais très clairement ici, l’auteur, sous couvert d’un suspens un tantinet rocambolesque, veut d’abord mettre en lumière des thèmes forts et exposer au grand jour son propre positionnement.
A travers le portrait qu’il dresse de Brendan, l’auteur dénonce un système qui utilise et exploite jusqu'au bout les gens pour les rejeter sans état d’âme, un esclavage moderne couronné d’une violence sociale immense et de beaucoup d’injustice – et d’impunité des riches. C’est un homme noyé dans la médiocrité de son quotidien, qui a peur de prendre des décisions et qui sait pourtant que sa vie n’a pas de sens, que son couple est une coquille vide parce qu’il a laissé faire les choses, et qu’aujourd’hui, sa passivité le pétrit de regrets. 
La rencontre avec Elise et les ennuis de sa fille parviendront-ils à l’électrochoc attendu ? Ce sera en tout cas l’occasion d’aborder le droit à l’avortement et les violences faites aux femmes et toute cette mouvance nauséabonde qui prive aujourd’hui de nombreuses femmes de leur droit à disposer de leur corps.
Ce roman est assez inégal. Un démarrage assez lent qui va faire place aux vrais sujets passionnants du livre à savoir le droit à l’avortement et les droits sociaux et fondamentaux des Américains. Ici, le plaidoyer est ouvertement anti-Trump. Et si l’intrigue apparaît comme peu convaincante, c’est parce qu’elle n’est là que pour servir de support aux thèmes du livre.
On en ressort glacé et plutôt angoissé de cette montée du fondamentalisme US. Sans être véritablement approfondi, les sujets sont malgré tout traités avec suffisamment de crédit pour être une bonne approche. Rien de révolutionnaire donc mais bien mené.

Info Auteur

Né le 1er janvier 1955 à New York, Douglas Kennedy est un écrivain américain qui décrit de manière très acerbe certains aspects des États-Unis d'Amérique.
En 1994, paraît son premier roman, "Cul-de-sac" (The Dead Heart). En 1997, il est porté à l’écran par Stephan Elliott, le réalisateur de "Priscilla, folle du désert". Son deuxième roman, "L'Homme qui voulait vivre sa vie" (The Big Picture, 1997), connaît un succès international. Traduit en seize langues, il s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires à travers le monde et a été adapté au cinéma en 2010 par Éric Lartigau avec Romain Duris, Marina Foïs et Catherine Deneuve.
Son troisième roman, "Les Désarrois de Ned Allen" (The Job, 1998) est aussi un best seller et un succès critique, traduit en quatorze langues.
En 2001, "La Poursuite du bonheur" (The Pursuit of Happiness) marque un changement radical. Après trois romans que l’on pourrait décrire comme des thrillers psychologiques, il opte pour une histoire d’amour tragique, qui reçoit un très bon accueil. Ont suivi "Rien ne va plus" (Losing It, 2002), Prix littéraire du Festival du cinéma américain de Deauville 2003, "La Femme du Ve" (The Woman in the Fifth, 2007), adapté au cinéma en 2011 par Pawel Pawlikowski, avec Kristin Scott Thomas et Ethan Hawke. Avec "La Symphonie du hasard" (The Great Wide Open), il se lance dans un ample projet: un roman fleuve couvrant une vingtaine d’années. Le premier volume est paru en 2017.

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